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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 22:25

 



Vices-premières ministres[modifier]
Vices-présidentes[modifier]
Gouverneures générales[modifier]

 



L'invitée de Voix de femmes cette semaine est la Rwandaise Cesarie ... qui est le premier pays au monde où les femmes sont majoritaires au parlement, occupant ...-les-bienfaits-de-la-forte-representativite-politique-des-femmes-rwandaises/ ...


L’UIP ET LA DEMOCRATIE

Déclaration universelle sur la démocratieFondée en 1889, l’Union interparlementaire est l’organisation mondiale des parlements. Elle agit en faveur de la démocratie, notamment en renforçant l’institution parlementaire.

C’est en septembre 1997 que l’Union interparlementaire, l’Organisation mondiale des parlements, a adopté une Déclaration universelle sur la démocratie. Cette Déclaration pose les principes de la démocratie, elle définit les éléments et le fonctionnement d’un gouvernement démocratique et affirme la dimension internationale de la démocratie.

Au fil des années, elle a contribué à l’élaboration des principes démocratiques de gouvernance et de normes internationales pour des élections libres et régulières ainsi qu’à la mise en place de systèmes parlementaires dans une cinquantaine de pays. Elle a mis au point des lignes directrices concernant les bonnes pratiques dans les parlements et les méthodes d’évaluation du Parlement.

L’UIP aide également les parlementaires du monde entier (plus de 40 000) à représenter leurs électeurs librement et en toute sécurité. En 1976, elle s’est dotée d’un Comité des droits de l’homme des parlementaires, qui enquête sur les violations des droits des parlementaires.L’UIP encourage en outre la participation des femmes à la vie politique et suit leur progression en politique à travers le monde, ce qui lui vaut désormais d’être l’autorité de référence dans ce domaine.

Enfin, l’UIP encourage les parlements à prendre part aux relations internationales et favorise la diplomatie parlementaire grâce aux deux Assemblées qu’elle tient chaque année, lors desquelles des parlementaires du monde entier se rencontrent pour échanger des vues et prendre position sur des questions d’actualité mondiales.

QU’EST-CE QU’UN PARLEMENT DÉMOCRATIQUE ?

Un parlement démocratique est un parlement :

représentatif, ce qui signifie qu’il reflète, aussi fidèlement que possible, la diversité sociale et politique de la population, encourage la pleine participation des femmes et garantit à tous ses membres les mêmes droits et la même protection afin qu’ils puissent exercer leur mandat librement,

transparent, c'est-à-dire qu’il travaille de manière visible pour le public, soit en communiquant directement avec lui, soit par l’intermédiaire de médias comme la presse écrite ou électronique,

accessible, ce qui veut dire que les citoyens, y compris les associations et les organisations de la société civile, peuvent participer à son travail,

responsable, au sens où les électeurs ont la possibilité de demander aux membres du Parlement de rendre compte des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions et de l’intégrité de leur conduite,

efficace, ce qui signifie que le travail du Parlement, qui comprend non seulement l’élaboration et le contrôle de lois nationales mais s’étend aussi au domaine de plus en plus important des relations internationales, doit être bien organisé pour garantir qu’il répond aux besoins de l’ensemble de la population.

Domaines d'activités de l'Union La démocratie par le partenariat entre hommes et femmes en politique
Partenariat : Que fait l'Union interparlementaire
Les femmes à l'Union interparlementaire
Visiter la base de données
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Les femmes dans les parlements nationaux
Cliquer pour plus d'information
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A voir aussi :
Action contre la violence envers les femmes
- Campagne parlementaire "Halte à la violence contre les femmes. Les mutilations sexuelles féminines""

Domaines d'activités Fonctionnement et documents Page d'accuei
Laurette Onkelinx : Vers un mouvement positif pour toutes les femmes
Selon un classement du magazine féminin flamand Nina, la femme la plus puissante du pays serait... Laurette Onkelinx ! Interrogée par auféminin.be, la vice-première ministre de la santé publique nous livre sa réaction, s'exprime sur sa vision de la femme en politique et fait le point sur les avancées démocratiques en faveur des femmes. Entretien.

shim.gifshim.gif- Laurette Onkelinx : Vers un mouvement positif pour toutes les femmes
Vous avez été désignée la femme politique la plus puissante du pays dans un sondage du magazine Nina, est-ce-que cela vous étonne ? Comment l'expliquez-vous ? 

Non, ça ne m'étonne pas du tout ! Cela fait quelques années dans les sondages que je suis à cette place là. Je suis vice première ministre, membre d'un parti important, j'ai des matières essentielles à gérer et je suis là depuis longtemps, tout cela compte. Pour moi, c'est une reconnaissance. Mais, l'important c'est avant tout de bien faire son métier. Et en même temps, il faut, c'est un des caractère des femmes en politique, profiter de sa position pour mettre en place des actions spécifiques à destination des femmes, pour lutter contre les inégalités et les injustices dont les femmes sont victimes. J'ai toujours eu à cœur de mener ces actions. 


Pensez-vous qu'il est toujours difficile pour une femme d'accéder à des postes à hautes responsabilités en politique ? 


De moins en moins par rapport à mes débuts. Quand j'ai commencé, j''étais toujours pratiquement la seule femme dans des réunions d'hommes. Maintenant, c'est heureusement mixte. J'ai milité pour imposer la parité sur les listes électorales et pour la mixité dans les gouvernements quand j'étais ministre de l'égalité des chances. La constitution a été changée pour permettre de la discrimination positive en faveur des femmes. Tout cela mis côte à côte a fait que les choses évoluent et changent. Ceci dit, rien n'a gagné. Dans certaines communes, les femmes peuvent avoir beaucoup de difficultés à se faire entendre, il faut travailler à cela.


Sur la question des quotas Femmes et pouvoir
Laurette Onkelinx : Vers un mouvement positif pour toutes les femmes 
Sur la question des quotas
Les quotas de femmes ont été imposés depuis longtemps sur les listes électorales, ils vont être désormais étendus aux conseils d'administration des entreprises (publiques et au sein des sociétés cotées en Bourse). Quelle est votre position vis à vis de l'extension de ces quotas de femmes ? Sont-ils nécessaires ? 

Sur les listes électorales, c'est fait et c'est très bien. Chez nous, on ne peut pas  simplement payer un amende et s'en tirer. La sanction en Belgique est importante, la liste ne peut pas être déposée tant que la parité n'est pas respectée. 

Dans les gouvernements, on a progressé, il faut au moins la mixité et c'est inscrit dans la loi. Dans les conseils d'administration, le secrétaire d'Etat à la Fonction publique [Hendrik Bogaert du CD&V], a proposé 30% de femmes d'ici 2013, et c'est une bonne chose. 

D'une manière générale, je pense qu'il est normal que l'on ait une représentation des deux sexes en fonction de leur présence au sein de la population. C'est important comme projet d'appel et d'exemplarité pour que cela puisse se propager à l'ensemble de la société. Savez-vous que seul 3% des CEO sont des femmes ? Les quotas sont nécessaires, ils permettent un mouvement positif pour les choses changent. 

Les partis ont-ils des difficultés à remplir les listes électorales ? 

Aucunes difficultés, il y a plein de femmes compétentes à aller chercher en Belgique. À 
partir du moment où l'on se montre ouvert à la diversité, à la nouveauté, cela se fait tout seul.

Vous avez été ministre de l'éducation et vous êtes aujourd'hui ministre de la santé, pensez-vous que les femmes soient souvent confinées à certains domaines en politique ?

Non, plus maintenant, j'ai été aussi la première 
femme ministre de la justice, j'ai été à l'emploi et nous avons actuellement une femme au poste de ministre de l'intérieur. Il n'existe plus de domaines réservés, sauf peut-être la défense !

À un même poste hiérarchique, attend-on plus d'une femme que d'un homme ?


Absolument, je pense que les femmes n'ont pas le droit à l'incompétence.
Femmes et pouvoir
Laurette Onkelinx : Vers un mouvement positif pour toutes les femmes 
Femmes et pouvoir
   

 

Quelles sont les qualités des femmes en politique ? Est-ce-que un cliché de dire que le leadership des femmes reposerait plus sur le sens du consensus que sur le rapport de force à l'inverse des hommes ?

Oui, je pense que c'est un cliché. Je ne connais plusieurs d'entre nous qui n'ont aucun tact à un certain moment ! 
Mais on cherche une solution. Et puis, vous savez, la constante recherche du compromis est une caractéristique des hommes et des femmes de Belgique ! Les femmes ont pour elles une grande volonté d'être pragmatiques. Elles ne se détournent pas des petites réalités, elles ne regardent pas les signes extérieurs de puissance. Elles sont, je pense, plus dans le concret et loin des grandes phrases et des longs discours. 

Agir dans le monde politique et économique, y a-t-il d'autres secteurs à ne pas oublier ? 


Mais, ce qui m''intéresse aussi au quotidien de toutes les femmes, j'ai lancé le premier plan national contre toutes les violences faite aux femmes. Il y a encore tant de plaintes, nous ne sommes pas loin des 150 par jour ! C'est le genre de dossier sur lequel je me bats. Il faut aussi soutenir les femmes qui assument seule 
la charge d'enfants dans le cadre de familles mono-parentales. Les femmes sont les plus nombreuses dans les chiffres du chômage et de la pauvreté. C'est un fait.

Quelle femme vous semble exemplative et vous inspire ?


Je n'ai pas un modèle, j'en ai beaucoup ! Angela Davis, cette femme de combat, était un modèle pour moi déjà quand j'étais jeune, elle le reste aujourd'hui. [Cette militante noire, communiste et féministe, a reçu en mai 2012 les insignes de Docteur Honoris Causa de l'Université Libre de Bruxelles.] Je me réjouis de rencontrer Aung San Suu Kyi qui fait une tournée en Europe. Je pourrais citer aussi Simone Veil  pour son action sur l'avortement en France. 


Comment conciliez-vous votre vie personnelle et politique au quotidien ?


J'aimerais que l'on pose cette question aux hommes ! C'est un métier prenant, c'est difficile d'être pleinement femme et mère, mais j'ai un mari merveilleux que m'aide beaucoup. 
Nous, les femmes politiques nous sommes de toute façon beaucoup aidées. Je pense aussi aux femmes, qui gardent un boulot éreintant avec une charge d'enfants. Je les admire et il faut les soutenir.
À mon sens, le testament de Françoise Giroud aux femmes politiques,
 c'est la notion de lucidité. Et le corollaire de cette lucidité, c'est la capacité à aller à ...

« Femmes et pouvoirs » (XIXe - XXe siècle)

« Femmes et pouvoirs » (XIXe - XXe siècle)


retoursommairesuite

INTERVENTION DE MME GISÈLE GAUTIER,
PRÉSIDENTE DE LA DÉLÉGATION 
AU DROIT DES FEMMES DU SÉNAT

Permettez-moi d'abord, en préambule, de rendre hommage à la première secrétaire d'État chargée 

de la condition féminine. À mon sens, le testament deFrançoise Giroudaux femmes politiques,

c'est la notion de lucidité.Et le corollaire de cette lucidité, c'estla capacité à aller à l'essentiel.

Pour tenter de reprendre cette tradition, je ferai plusieurs remarques,

pour aborder frontalement les aspects les plus sensibles du sujet qui nous réunit aujourd'hui

 à ce colloque « Femmes et pouvoir ».

En premier lieu, depuis plus de vingt ans la France s'est décentralisée,

et les responsabilités locales ont fourni aux femmes une occasion 

de prouver concrètement leurs capacités. Il faut souligner que les électeurs, au niveau local, 

font bien la différenceentre les clichés et les résultats tangibles.

J'ai lu dernièrement une interview 

de Mme Edith Cresson sur ce thème, et je dirai moi aussi qu'à certains moments, 

le réconfort est la manifestation directe de la confiance du citoyen,sans l'intermédiation des partis 

ou de certains organes de presse.Je crois ainsi que la dimension localeintroduit une nouvelle 

donne dans les relations entre les femmes et le pouvoir.

En dehors de cette évolution vers la décentralisation, qui s'est accentuée à partir des années 80, 

sommes-nous loin ou proches des débats des années 70 ? On affirme que les mentalités ont changé,

 ont évolué lentement. J'avoue pour ma part que je ne trouve pas cela toujours évident.

 L'idée, par exemple, de demander à son mari l'autorisation de travailler paraît incongrue 

à une jeune femme aujourd'hui. Et pourtant cette tutelle civique 

qui nous paraît d'un autre âge n'a été abolie qu'en 1965, c'est-à-dire il y a tout juste quarante ans. 

C'était hier. Il faut le rappeler, je crois. La libéralisation du droit de la famille et du statut civil

de la femme a été prolongée par la montée des taux d'activité des femmes dans le monde

du travail :entre 25 et 49 ans, 80 % des femmes travaillent aujourd'hui. 

Les économistes s'accordent à reconnaître quela motivation au travail

 des femmesa contribué à la mutation de ces dernières décennies.

Du point de vue du capital humain, on peut également observer que les femmes sont aujourd'hui

 plus diplômées que les hommes on l'entend sur tous les médias, sur toutes les radios ,

 les filles poursuivent leurs études plus longtemps que les garçons, tout en redoublant plus rarement.

 Il y a aujourd'hui 120 filles pour 100 garçons dans l'enseignement supérieur.

Par rapport à ces évolutions extrêmement rapides de la société civile, on peut se demander

 si une certaine forme de retard, ou plutôt de tutelle, sur les femmes n'a pas perduré dans les familles

 politiques. Au préalable, il faut constater l'ampleur du chemin parcouru,

 même si on trouve ce chemin à parcourir lent. Je me contenterai de citer quelques exemples.

À la Libération, les femmes ont obtenu le droit de vote dans un contexte où un certain nombre

 de clichés étaient monnaie courante. Permettez-moi de mentionner les travaux d'une historienne

 qui a analysé le contenu de la presse lyonnaise de la Libération. Il s'agit de Mme Sophie Mannino.

 « Elles ne comprennent rien », écrivait-on, « aux procédures démocratiques.

Elles votent soit contre le candidat, leur mari, soit contre leur mari ou le flirt du moment,

 pour le blond, pour le brun ou pour le barbu. » Aujourd'hui,cette forme de dérision 

du suffrage féminin n'est heureusement, je crois, guère de mise.

S'agissant des indicateurs de la place des femmes en politique, je ne vous abreuverai pas de chiffres

 sur la proportion des femmes au gouvernement dans les assemblées élues ou au sein 

des exécutifs locaux. Une grande première : nous avons une femme ministre de la Défense. 

Ainsi, les femmes ministres ou secrétaires d'État occupent généralement, si on veut bien regarder

dans le rétroviseur, des postes qui « naturellement » concernent le ministère des Affaires sociales,

le ministère de la Santé, le ministère de la Protection de l'enfance...Dans le monde économique,

 les femmes doivent faire leurs preuves plus intensément 

que les hommes pour occuper les postes

 à responsabilités.Les fonctions qu'elles exercent ont trait généralement à la gestion 

des ressources humaines. On retrouve ce schéma classique un peu partout,

 et aussi à la communication, alors que beaucoup de postes, 

que je qualifierai de stratégiques, sont évidemment occupés par des hommes.

À mon sens, une idée intéressante à prendre en compte est la notion

de ce qu'on appelle la « masse critique » de femmes qui permet de donner un sens à la notion

 de parité. On évoque généralement le chiffre de 30 %. Je rappelle qu'en droit des entreprises,

 l'influence notable sur la gestion et la politique financière d'une société est présumée à partir

 d'un seuil d'environ 20 %. De ce point de vue,c'est au niveau local

 que les évolutions paraissent les plus encourageantes.Dans les conseils municipaux, vous le savez, 

les femmes sont passées de 3,1 % des élus en 1947 à un tiers aujourd'hui,

 et ce progrès a été continu même si, bien entendu, il s'est accéléré en 2001 avec la législation 

sur la parité qui a été une très bonne chose. Dans les conseils régionaux également, 

la place des femmes a rapidement augmenté : de 9 % en 1986, nous sommes passées aujourd'hui

 à 27 %, un bond tout de même très significatif. Dans les conseils généraux, en revanche,

 on peut dire sans exagérer que les femmes constituent une sorte d'exception.

 Leur part était de 0,07 % en 1958 et n'a dépassé le seuil de 5 % qu'en 1990.

Aujourd'hui encore, les conseils généraux restent à plus de 90 % masculins je renverse la vapeur,

 parce que c'est très significatif. Et le tableau devient plus noir si on considère l'exécutif

 on vient là dans le coeur du sujet , c'est-à-dire làoù se trouve le pouvoir. 

Dans les exécutifs locaux, nous avons 10,9 % seulement des maires qui sont des femmes, 

et encore, je dirai, dans les milieux ruraux, les petites communes. J'ai été maire

pendant vingt ans d'une commune de 17 000 habitants, et je représentais 0,04 % des femmes maires 

d'une ville de plus de 10 000 ou de 15 000 habitants. Et moins de 6 % de présidentes 

des établissements publics de coopération, les fameux EPCI à fiscalité propre. 

J'ajouterai que, en ce qui concerne les présidences de conseils généraux,

 il n'y a guère de présidences féminines au sein de nos conseils généraux aujourd'hui...

Au niveau national, même schéma : le Parlement demeure masculin à près de 90 % ;

 l'Assemblée nationale quant à elle compte 12,2 % de femmes, ce qui l'a placée en février 2004,

 si j'en crois les statistiques qui portaient sur 180 pays, au 63e rang mondial.

 C'est mieux certes que l'Inde ou la Grèce, mais beaucoup moins bien que

presque tous les grands pays développés. Alors je dirai que ce n'est pas vers le bas qu'il faut regarder,

 mais plutôt vers le haut. Nous sommes donc mal placés, même si nous sommes 63e.

 Quant au Sénat : nous sommes 11,21 % de l'effectif actuel.

C'est peu, c'est trop peu parce que ce n'est pas satisfaisant, et la progression réalisée sur le long

 terme n'a été ni rapide, ni continue. Il y avait 7 % de femmes en juin 1947 au Conseil

 de la République, mais seulement 2 % en 1958 c'est vraiment la chute libre.

 En ce qui concerne le Sénat de la Cinquième République, 

cette aggravation se poursuit jusqu'à un pourcentage de 1,42 % de femmes ! 

Une remontée durable n'est constatée qu'à partir de 1989,

 et il faut attendre 1995 pour franchir le seuil

 des 5 % et plus aujourd'hui.

Avant de trancher dans le vif en introduisant le principe paritaire dans la Constitution,

 on s'est par exemple demandé si cette semi exclusion des femmes dans notre pays

 des lieux de pouvoir politique, et plus particulièrement des instances élues, tenait au scrutin 

majoritaire, traditionnellement dominant en France,

 alors que le scrutin proportionnel est de toute évidence plus favorable à la mixité. 

Eh bien, ce n'est pas une vérité générale absolue. Il suffit de regarder autour de soi, notamment

 en direction du Royaume-Uni, qui connaît un mode d'élection résolument majoritaire 

et qui envoie nettement plus de femmes à la Chambre des Communes

 que nous n'en comptons à l'Assemblée nationale. 

Un débat long et difficile a ainsi précédé la révision en 1999 de l'article 2 de la Constitution,

 selon lequel « la loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats publics

 et aux fonctions électives ». Cette réforme semblait heurter de front le principe

 de l'universalisme républicain si ancré dans notre tradition. Mais il a bien fallu se rendre à l'évidence.

 Les mécanismes de parité dans les élections 

où ils ont été mis en oeuvre ont été les seuls capables de produire, en termes d'amélioration 

de la mixité en politique, des résultats véritablement significatifs.

En complément, il a été décidé de moduler l'aide publique aux partis politiques en fonction

 de l'écart constaté entre le nombre d'hommes et le nombre de femmes présentés dans chaque parti

ou groupement à l'occasion des élections législatives. Et là je vais avoir, pardonnez-moi, 

un propos un peu dur mais qui est réel.Je dirai de façon un peu plus tranchée

 que c'est quelque part autoriser les partis à payer pour ne pas respecter la parité.

Je crois qu'une pénalité financière ne suffit pas, et qu'on autorise ainsi les partis

 à ne pas observer la parité. Je suis dure, mais je crois que je suis réaliste.

Un autre prolongement de cette réforme constitutionnelle est la création d'une délégation au droit

 des femmes et à l'égalité des chances des hommes et des femmes dans chacune de nos assemblées.

 J'ai donc l'honneur de présider la délégation sénatoriale depuis deux ans, et, 

pour résumer l'esprit de nos travaux, je dirai que notre mission

de veille parlementaire se développe de plus en plus et sur tous les fronts :

 la parité politique, l'égalité professionnelle, le droit de la famille, la mixité

(sujet que nous avons choisi cette année, sous l'angle scolaire ou social), 

la composante culturelle de l'égalité des chances,

 sans oublier bien sûr la dimension européenne

 et internationale des questions.

Quels sont aujourd'hui les derniers obstacles ? Je commencerai par une certaine vision 

que je qualifierai de vision paternaliste de la relation entre le pouvoir et les femmes, qui continue ici 

ou là de moins en moins, mais elle continue à se manifester. Tout d'abord dans nos partis politiques.

 Leurs états-majors, à quelques exceptions près, sont peu féminisés,

 leurs comités d'investiture peu enclins à favoriser la mixité des candidats, ce qui impliquerait,

 il est vrai, de pénaliser les sortants, alors que ceux-ci n'ont pas démérité.

 Ce langage, je l'ai entendu maintes fois : il n'a pas démérité, donc pourquoi l'évincer ?

 À mon avis, c'est un vocabulaire qu'on ne peut plus recevoir ni entendre.

 Un autre problème : les horaires de réunion des formations politiques  en soirée,

 en fin de semaine très souvent rendent singulièrement difficile la montée aux responsabilités

 des femmes en charge d'enfants,c'est-à-dire de la plupart des femmes entre 25-30 ans et 40-45 ans.

Ces observations nous ramènent à mon sens à un certain archaïsme de l'ensemble

 de la société française. L'investissement croissant des femmes dans la vie professionnelle

 (je ne parle pas, bien sûr, de la vie associative, où il y a longtemps qu'elles sont investies

et très présentes) ne s'est guère accompagné d'une redistribution des rôles 

et d'un meilleur partage des tâches au sein de la famille. 

Ces données, dont on sait à quel point elles handicapent la carrière professionnelle des femmes,

 les empêchent dès la trentaine de valoriser leurs diplômes aussi bien que les hommes,

handicapent de même leur entrée en politique.On parle beaucoupdu partage des tâches domestiques

 pour regretter que les hommes n'en fassent pas assez.

 J'ai lu dans je ne sais plus quel communiqué que 70 % des tâches domestiques étaient

 « réservées » à la femme. Il reste 30 % pour les hommes, c'est peu ! 

Je crois qu'il va falloir augmenter tout doucement ce partage des tâches domestiques.

 On souligne moins souvent un certain partage des tâches politiques,

 qui ont pris chez nos voisins scandinaves, qui ont une longue tradition en matière d'égalité :

 les femmes s'occupent traditionnellement des affaires sociales ou culturelles.

 Tout se passe comme si les hommes politiques leur laissaient volontiers exercer leurs talents

dans cette sphère qui est leur, qui leur est en quelque sorte réservée. Pour les femmes 

et pour les mères, le thème de la paix est également très mobilisateur. Ici, j'aurais plutôt tendance

 à m'en réjouir. C'est d'ailleurs un thème de consensus naturel dans les rencontres internationales. 

J'ai eu l'occasion d'aller, dans le cadre du forum euro-méditerranéen à Madrid, à Athènes, à Amman 

et dans d'autres pays, avec certaines de mes collègues ici présentes, et je dois dire que, 

lorsque nous parlons de pacification, de paix, c'est vrai que nous trouvons un consensus,

 que nous parlons de la même voix.N'oublions jamais que nos démocraties sont fragiles,

que l'objectif essentiel de la politique est la résolution pacifique des conflits, des tragédies 

qui opposent deux vérités.Si la parité doit se résumer à un seul but ultime, ce serait celui-là.

Je conclurai par deux remarques. D'abord, et sans aucunement remettre en cause la raison d'être

 de notre colloque, j'espère qu'il sera de moins en moins nécessaire à l'avenirde mener des réflexions

 ou des campagnes pour l'égalité,où les femmes sont considérées en bloc et englobées

 dans un concept de féminité, comme s'il s'agissait d'une identité quelque peu mystérieuse

 et cohérente.

Enfin, j'ai récemment lu un témoignage sur le pouvoir des femmes en Scandinavie, qui disait que, 

malgré une longue tradition d'égalité formelle et de démocratie paritaire,

 le pouvoir a toujours échappé aux femmes. J'avoue que je ne partage pas complètement ce pessimisme. 

En réalité, nos démocraties ont quand même changé de nature, et l'exercice du pouvoir également,

 y compris d'ailleurs dans la cellule familiale. Il faut en tirer les conséquences,

 et, selon la méthode qui consiste à dire les choses les plus sérieuses en forme de boutade,

 je choisirai celle-ci parce que je la trouve très belle et très vraie : 

« la construction de la famille est une chose trop importante pour la laisser aux seules femmes ; 

la construction de la société est une chose trop grave pour la laisser aux seuls hommes ».

Je suis convaincue, au regard de votre longue et riche expérience, que vous ne pourrez que partager

 avec moi cette conclusion et ce constat : c'est grâce à une solidarité sans failles 

que nous arriverons à gravir les marches qui nous mèneront au terme de ce long combat, 

qui n'est pas inaccessible, qui est celui du partage du pouvoir.

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